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Laurent Derobert poursuit ses Mathématiques Existentielles à la Galerie Charraudeau pour l’exposition Spaced In Lost II (commissariat Yvannoé Kruger) avec une performance débattue autour des mathématique du manque, de l’insaisissable et des mirages. 

Après avoir invité l’astronome Denis Savoie (Observatoire de Paris) et le mathématicien Edward Frankel (University of Berkeley) à “converser sur les sciences de l’ombre, la mathématique du manque et les modèles d’incomplétude. »  au Palais de Tokyo, Laurent Derobert échangera à nouveau à ce propos , autour de ces questions et parfois même de ces réponses.

Laurent Derobert (né en 1974, vit et travaille à Paris et Avignon) a conçu et développe les mathématiques existentielles. Docteur en sciences économiques et chercheur (CNRS-GREQAM et Université d’Avignon), il interroge notre rapport au monde sous forme algébrique et produit des équations tels des poèmes rigoureux et sensibles.

Son propos est de reconquérir, à l’aide de l’outil mathématique, des champs inexplorés de la conscience et des rapports humains. Ce qui échappe, ce qui se dérobe, trouve, le temps d’une formule, une densité méditative. « Force d’attraction de l’être rêvé », « Asymptote des mondes », « Vitesse de libération de l’être» … D’une formule à l’autre, il est question de réduire le dédale intérieur de chacun, cette distance labyrinthique qui nous sépare de nous-mêmes, de ce que nous croyons être, de ce que nous rêvons d’être.

S’emparant d’un outil traditionnellement employé à l’objectivation et à la rationalisation du monde, Laurent Derobert en fait une modalité pour sonder le subjectif et l’insaisissable.”

The title of the exhibition borrows the words of the song Caribbean Blue (1991) by Enya. Her words lift us up to a paradisiac universe, tinged with the blue colors of the Caribbean. Just like the music of the New Age movement, to which the singer belongs, the exhibition is designed to relieve the stress of participants and viewers through a soothing, relaxing and optimistic atmosphere.

New Age appeared in the United States in the 1980s. Eclectic and heteroclite, it was based on various spiritual practices and beliefs, its vocation was to transform the individual through spiritual awakening, having therefore an impact on all humanity and heralding a new era. Each of the artists of the exhibition approaches, from his or her point of view, the utopias of the New Age culture, as well as its echoes in the neoliberal society that is today governed by ideas of well-being and happiness. In the exhibition, personal stories of the artists and the curator will also unfold, oscillating between criticism and enchantment. 

If all my tears turned to gold 

Dans le cadre de son exposition à la Galerie Charraudeau, Vava Dudu sera l’invitée des Beaux-Arts de Paris pour une rencontre qui débutera à 18h et sera suivie d’un cocktail à la Galerie Charraudeau, 3 rue Bonaparte, Paris 6.

Née à Paris dans les années PUNK, Vava Dudu a commencé par arrêter…

Elle a interrompu ses études à 15 ans pour faire une prépa aux Beaux-Arts mais elle a fait le choix de se détourner de cette école. Elle a opté pour l’école de mode Fleuri Delaporte à la suite de quoi elle a travaillé à 17 ans pour l’agence de Style Peclers (1990). Là-bas, elle a développé une certaine sensibilité qui l’a conduite à développer une collection de bijoux et accessoires tissés en perles.

Quelques événements marquants :
En 1997, elle rencontre Jean-Paul Gaultier pour qui elle a eu l’honneur de faire une série de corsets tissés en perles pour sa première collection haute-couture.
En décembre 2016, à Poitiers, au Confort Moderne, Vava Dudu fait son exposition “Vous n’avez pas répondu à mon regard” et avec une transformation de la maison de chantier en une boite de nuit éphémère.
En novembre 2018, elle fait un concert avec son groupe La Chatte et le collectif berlinois African acid is the futur puis une exposition et un workshop à Tokyo.
De février à mai 2019, elle participe à une exposition groupe show “Tainted love” en partenariat avec le confort Moderne – Yann Chevalier – à la Villa Arson de Nice.
En février 2019, elle collabore avec la maison Courrèges pour automne-hiver 2019-2020, en faisant l’artwork. A l’occasion du défilé, elle chante sur la bande son de Jeff Mills.

La Galerie Charraudeau est ravie de vous présenter sa nouvelle exposition « Rites de passage » de Justine Emard et Ilya Fedotov-Fedorov, dans le cadre d’une collaboration avec le curator Sasha Pevak. Ce projet, centré sur l’intérêt des deux artistes pour des formes de vie expérimentales, met en parallèle les sciences avec les pratiques spirituelles et explore une dimension rituelle de la recherche scientifique.

Les pratiques des artistes Justine Emard et Ilya Fedotov-Fedorov sont marquées par un intérêt profond pour des univers scientifiques. Depuis quelques années Justine Emard développe une œuvre autour des formes de vies artificielles, notamment dans des laboratoires de robotique au Japon. À travers celle-ci, elle s’interroge sur les modèles possibles de coexistence entre humain et robot. Alors que Ilya Fedotov-Fedorov, attiré par le monde de la biologie, réalise des travaux qui se placent à mi-chemin entre les sciences de la nature, la science-fiction et les cultes. Son travail indique, entre autres, les voies par lesquelles des récits scientifiques peuvent être soumis au service de fictions politiques, idéologiques ou religieuses.

A quel moment une expérience scientifique, qui est supposée d’avoir un but utilitaire, se rapproche-t-elle d’un rituel, qui lui aborde l’inexplicable? On attache souvent le rituel à la réalité des communautés archaïques, mais cette notion peut également s’appliquer aux sociétés modernes : dans un sens large, les rituels sont « des performances collectives formalisées, qui combinent généralement mouvement et discours, tant visuel que verbal » (Graeme Gill). Par le biais d’une action rituelle, « les institutions inscrivent leurs objectifs, les valeurs et les normes sociales dans les corps », suggère Christoph Wulf ; la structure sociétale se reproduit alors grâce à la culture rituelle, assimilée et performée par un corps collectif.

Le vocabulaire et les gestes répétitifs de la recherche scientifique forment, selon Ilya Fedotov-Fedorov, tout un langage rituel et auto-référentiel de cette communauté d’expert.e.s. Dans la pratique de l’artiste, les espèces hybrides qui semblent être issues d’expériences de laboratoire, sont soigneusement ordonnées selon des méthodes d’apparence rationnelle. L’artiste emprunte les codes verbaux et visuels, que les sciences ont élaboré au cours de l’histoire pour présenter les fruits de sa recherche : des cabinets de curiosité et herbiers jusqu’aux laboratoires contemporains. Ilya Fedotov-Fedorov affirme, entre autres, que les outils de recherche étant devenus tellement sophistiques, les données scientifiques ne sont plus vérifiables : elles deviennent la prérogative de la communauté d’expert.e.s – porteuse de la « vérité » scientifique. Mais si les résultats d’une recherche doivent être pris à la lettre, où se positionne alors la frontière entre la vérité scientifique et le dogme ?

Dans l’œuvre de Justine Emard, les différentes étapes de « vie » d’un robot : la conception, l’existence, l’abandon –, sont présentées sous une lumière spirituelle. Depuis 2016, l’artiste collabore avec deux laboratoires de robotique des Universités d’Osaka et de Tokyo, où elle a entamé un travail autour d’un robot particulier : Alter. D’une apparence anthropomorphe, ce robot « auto-didacte » apprend en permanence mais ne cherche pas à imiter le comportement humain : grâce à l’utilisation du deep learning, il récupère des données issues de son environnement pour en former un langage et une gestuelle qui lui sont propres. L’œuvre vidéo Co(AI)xistence (2017) documente une expérience pensée et mise en scène par Justine Emard. Dans celle-ci, Alter rencontre le danseur Mirai Moriyama ; par une chorégraphie et des sons répétitif.ve.s une communication non-verbale s’engage. L’échange dont le sens reste intraduisible dans un langage humain, semble devenir un rituel de rencontre entre l’homme et le robot, donnant ainsi naissance à un espace éphémère de coexistence pour les deux espèces.

Galerie Charraudeau is pleased to present its new exhibition “Rites de passage” by Justine Emard and Ilya Fedotov-Fedorov, as part of a collaboration with curator Sasha Pevak. This project, focused on the interest of both artists for experimental forms of life, draws a parallel between science and spiritual practices while exploring the ritual dimension of scientific research.

The art that both artists Justine Emard and Ilya Fedotov-Fedorov practice are marked by a deep interest for scientific environments. This past few years, Justine Emard has been developing a body of work around artificial life forms, particularly in robotics laboratories in Japan. Through this she wonders about the possible models of coexistence between human and robots. While Ilya Fedotov-Fedorov, fascinated by the world of biology, carries out artworks that are halfway between the science of nature, science fiction and cults. His work indicates, among other things, the way in which scientific narratives can submitted to the service of political, ideological or religious fictions.

At what point does a scientific experiment, which is supposed to have a utilitarian purpose, come close to become a ritual that addresses the inexplicable? The ritual is often associated with  the reality of archaic communities, but this notion can also be applied to modern societies: in a broad sense, rituals are “formalised collective performances, usually combining movement and both visual and verbal discourse” (Graeme Gill). Through a ritual action, “institutions place their goals, values and social norms in the body,” suggests Christoph Wulf; the societal structure is reproduced thanks to the ritual culture, assimilated and performed by a collective body.

According to Ilya Fedotov-Fedorov, the vocabulary and repetitive gestures of scientific research form a whole ritual and self-referential language of this community of experts. In the artist’s practice, hybrid species that appear to be derived from laboratory experiments are carefully ordered using rationally-appearing methods. The artist borrows the verbal and visual codes that science has developed over the course of history to present the fruits of his research: from curiosity cabinets and herbaria to contemporary laboratories. Fedotov-Fedorov affirms, among other things, that as research tools have become so sophisticated, scientific data are no longer verifiable: they become the prerogative of the expert community – the bearer of the scientific “truth”. But if the results of a research must be taken literally, then where is positioned the line between scientific truth and dogma ?

In the work of Justine Emard, the different stages of a robot’s “life”: the conception, the existence, the abandonment – are showed under a spiritual lens. Since 2016, the artist collaborates with two robotics laboratories of the Universities of Osaka and Tokyo, and is working around a particular robot: Alter. With an anthropomorphic appearance, this “self-taught” robot learns constantly but does not try to imitate human behavior: thanks to the use of deep learning, it recovers data from its environment to form a language and a gesture which are it’s own. The video work Co (AI) xistence (2017) documents an experiment conceived and directed by Justine Emard. In this one, Alter meets the dancer Mirai Moriyama; through a choreography and repetitive sounds a non-verbal communication takes on. This exchange, whose meaning remains untranslatable in a human language, appears to become a ritualised encounter between man and robot, giving rise to an ephemeral coexistence space for both species.